dimanche 14 décembre 2008

Les passions des filles, version Lite

C'est maintenant connu et reconnu, les filles elles aussi jouent aux jeux vidéo. La petite console DS lite ne compte plus ses adeptes féminines.
Mais que peuvent-elles trouver dans les rayons avant ¨Noël?
Toute la déclinaison des jeux Léa très en vogue actuellement. Si les parents hésitent, les grandes surfaces sont là pour leur rappeler que Léa reste le jeu préféré des filles. Pour celles qui ne connaissent pas, Léa décline ses passions dans une bonne dizaine de jeux: passion star de la dance, passion star du pop, passion décoration, passion mode, passion secrets de filles, passion vétérinaire, passion baby-sitter, passion bébé, et j'oubliais : passion cuisine bien-sûr et tout nouveau, Léa maîtresse d'école. Et passion infirmière pour faire le tour? Trop "sanglant"?
En panne d'imagination pour les passions féminines? On le dirait bien : passion mode n°2, vient de paraître. A la version huit, dans 8 ans, on peut espérer de nouveaux centres d'intérêt pour les petites joueuses....
Jeu, apprentissage, bourrage de crâne? Mais à quoi jouaient donc les filles avant l'apparition de Léa? Avec le classique Mario bien-sûr. Plus" compétitif", plus "agressif", plus masculin certainement. Mais au moins on les laissait tranquilles avec des activités de femmes stéréotypées version miniature.C.D

dimanche 16 novembre 2008

Internet, pourquoi pas ?


On dit et on lit partout que les ados et les enfants utilisent de plus en plus Internet. On nous critique, on nous reproche d’occuper notre temps libre à « perdre notre temps avec des trucs inutiles et abrutissants ». Or qu’est qu'on fait surtout ? On consulte des sites de jeux gratuits mais surtout des forums et des blogs où on cherche des conseils et aussi à communiquer avec d’autres jeunes. Ces sites sont, à mon avis, un moyen de laisser libre court à notre créativité et de dialoguer avec des personnes qui ne peuvent ni juger nos opinions ni nos comportements. De plus, il me semble que si les enfants et les jeunes apprécient ces nouvelles formes de communication, c’est parce qu’ils se sentent plus libres et n’hésitent pas à aborder des problèmes concernant leur vie privée. C’est ainsi que depuis cet été, on a pu découvrir un mini site intitulé le « Dr Love ». Il est sorti afin d’aider les jeunes à résoudre leurs difficultés dans leur vie quotidienne. Après avoir consulter les différentes pages dédiées à ce personnage fictif, j’ai trouvé intéressante la manière dont il nous répondait . Il fait preuve de neutralité et ne pousse pas à agir d’une façon plutôt qu’une autre. Ce site montre bien qu’il est possible de trouver des réponses et une aide via Internet. Il faut arrêter de croire qu’Internet est nocif, c’est seulement un outil auquel il faut éduquer les enfants.Diane.

mercredi 12 novembre 2008

"De De Titeuf à Lolita, l'hypersexualisation à la préadolescence

(compte-rendu de la séance du Café du genre qui a lieu à Montpellier le 11 novembre)
Animé par Françoise Mariotti, psychologue-psychothérapeute, spécialiste des questions femmes-hommes, créatrice et animatrice des "cafés du genre", qui ont lieu une fois par mois. Prochain sujet :"La représentation des femmes politiques françaises dans les médias". (décembre) www.mariottipsy.

Françoise Mariotti commence par un exposé rappelant que le concept de "préadolescence" est un concept récent dont les bornes chronologiques sont floues. (Titeuf à 8 ans ? Lolita est pré-pubère). Cette période ne correspond à rien de spécial du point de vue de la psychologie cognitive (c'est "pendant" le stade piagétien des opérations concrètes) ni du point de vue de la psychanalyse (c'est "pendant" le stade de latence où justement la sexualité est moins prégnante). Sur le plan du développement physiologique, on peut constater que les filles ont leurs règles de plus en plus tôt.
Alors que penser de l'hypersexualisation de la pré-adolescence ?
C'est un concept "marchand". Cela correspond à l'identification d'un groupe de consommateurs pressentis. Cette tranche d'âge a de l'argent de poche et est presciptrice d'achat.
Ce concept est récent (8 ou 9 ans ?). Il cible des demandes et des besoins.
Question : pourquoi vendre de la sexualité à cette tranche d'âge et quels sont les rôles d'homme et de femme qui sont proposés ?
La sexualité fait vendre; quel que soit l'âge. Maintenant les filles ont des jouets qui sexualisent. Autrefois la valorisation du paraître était plus tardive. Maintenant, dès 4 ans on leur vend des trousses de maquillage. Sur investissement de la couleur rose pour les vêtements et la décoration de la chambre.
L'hypersexualisation de la femme objet entraîne les petites filles vers un surinvestissement du paraître. Un des risques est l'anorexie.
Qu'en est-il pour les garçons ? C'est Titeuf qui est le héros d'une exposition sur la sexualité qui a eu lieu à la Cité des Sciences. Ce qu'on fait ressortir aux garçons du corps des femmes : la maman, l'institutrice moche qui a du poil au menton, l'infirmière aux gros seins. Machisme latent. Les filles sont là pour être mâtées.
Un des rites de passage est le passage au collège. Or dès la cinquième les 3/4 des adolescents ont créé leur blog. Pour faire partie d'un groupe on doit partager la même culture.
Quel est l'effet réel de ce phénomène dans les pratiques ? Faut-il et comment contrer cette évolution ? En provoquant une conscientisation du phénomène on fait s'interroger sur ce que cela implique comme rôle de femme. Au Québec des groupes de parents se sont emparés du problème et sont très actifs. Maguy Chailley.

vendredi 24 octobre 2008

Mais qui sont les jeunes d’aujourd’hui ?


On ne doutera plus du fait que l’adolescence est une période de détresse, après avoir visionner la série britannique Skins. Créée en 2006 en Angleterre, la série arrive sur les écrans français en 2007 et remporte un succès sans précédent chez les jeunes entre 16 et 24 ans.*
« Une série pour les jeunes faite par des jeunes », telle serait alors les clés du succès pour ses auteurs qui ont su s’entourer de vrais jeunes pour mettre en scène ces ados « nouvelle génération ».
« Sex, drug and rock ’n roll »
Avec humour et décadence, Skins nous emporte dans l’univers tourmenté et autodestructeur d’une bande de lycéens des quartiers sinistrés de Bristol. On y retrouve alors toutes les problématiques liées à l’adolescence à travers les portraits étonnants d’une anorexique, d’un looser, d’un clubber, d’une intello, d’un homosexuel ou encore d’un musulman pratiquant. De plus, la série aborde sans complexe les questions relatives au sexe et à la drogue et nous plonge dans l’ambiance des soirées britanniques bercées entre cocktails de substances illicites et amours passionnels.
Cependant, loin d’une simple mise en avant des drogues et des clichés sur les jeunes, Skins nous éclaire avant tout sur leurs nouveaux modes de vie et de consommation. Effectivement depuis 2003, les « pharming parties » aux Etats Unis, soirées adolescentes qui consistent à mettre en commun les pharmacies parentales, sont en plein essor chez les 12/17 ans. Ainsi, dans notre société, qui est l’une des plus consommatrices de psychotropes en Europe, nous sommes en mesure de nous demander les conséquences de ses nouvelles pratiques.
Alors Génération Skins, véritable danger ou avertissement ?
Pour ceux qui l’ignorent encore, skins est le terme utilisé pour désigner les deux feuilles de cigarette que l’on colle pour rouler un joint… Alice Deruy, étudiante.

*Diffusion sur Virgin 17 et filles TV

mardi 21 octobre 2008

Entre les murs


C'est un film avant tout,sur la corde raide, qui flirte avec le documentaire, et pourquoi pas!
Bien sûr,quand on a été enseignant on sait pertinemment qu'une classe au quotidien ne sera jamais rendue par un film...mais qui peut se prévaloir de connaître réellement la vie d'une classe au quotidien? Même entre collègues on ne connaît pas vraiment la pédagogie du collègue voisin ni le climat de sa classe, et on aurait bien des surprises parfois, bonnes et mauvaises.
Ce film est une porte qui s'ouvre sur "une classe" qui n'en n'est pas une d'ailleurs,mais cela n'entrave pas le propos du réalisateur qui ne désire pas décrire une classe ipso facto.Pour moi c'est une sensibilisation au métier de professeur qui a beaucoup changé, comme ont aussi beaucoup changé les jeunes élèves.Le professeur doit surfer avec finesse,énergie et autorité au sens noble du mot, au milieu de jeunes gens en plein chambardement adolescent.Faire apprendre avec rigueur tout en gardant le
lien avec les élèves,garder le cap de la langue, se révèle passionnant et épuisant tout à la fois. Mais, comme me le disent les jeunes PE que j'ai eu en formation,on ne nous apprend guère en IUFM à gérer le groupe classe...or c'est leur première demande.
Le film"entre les murs"renvoie très fortement ce manque.
Françoise Ligier, conseillère pédagogique généraliste 1er degré.

vendredi 5 septembre 2008

Les stéréotypes ont la vie dure.

Le sociologue Jean Viard dans un entretien publié dans le Journal du Dimanche du 01 septembre se félicite de la suppression de l'école le samedi matin. En effet, note-t-il : "Qu'est-ce qu'un samedi type en France?
Le samedi, les familles françaises veulent faire ensemble des choses différentes. On part à la même heure, on dépose le garçon au foot, la fille à la bibliothèque. Le père va faire son jogging pendant que la mère s'achète des vêtements. Le midi, tout le monde se retrouve au McDo pour déjeuner".
Au secours! l Elvire.

mardi 2 septembre 2008

Rentrée scolaire

Un article revigorant d'André Giordan sur le site du café pédagogique d'aujourd'hui (wwww.cafepedagogique.net): là où on nous parle d'accent mis sur le français et les mathématiques, il remarque : " ... Quels savoirs sont aujourd’hui prioritaires pour un enfant du XXIème siècle ? Qui peut croire que le but de l’école primaire, c’est seulement apprendre à « lire, à écrire et compter[2] ». Pourquoi n’y a-t-il pas de place pour apprendre à… parler, à avoir confiance en soi ou à développer son imaginaire, son inventivité, sa réflexion critique, son esprit d’initiative dans une société en grand manque ?.."
Mais on préfère dégoûter les enfants avec des règles de grammaire et des listes de vocabulaire à apprendre par coeur.
Au fait, et l'éducation aux médias ? combien d'heures sont prévues en primaire ou en collège ? André.

lundi 19 mai 2008

Les jeunes aux infos, ça donne quoi ?

Quelle place les journaux télévisés réservent-ils aux jeunes ? Après visionnage des 13 heures de France 2 toute la semaine dernière (du lundi 12 au dimanche 18 mai 2008), on serait tenté de répondre qu’elle n’est pas bien importante. Evidemment, lundi de Pentecôte oblige, ce sont les personnes âgées qui étaient à l’honneur ce jour-là, et c’est bien normal. Tout comme le traitement et le suivi en plusieurs « épisodes » des dossiers lourds de l’actualité, tels que le tremblement de terre chinois qui a causé plusieurs dizaines de milliers de morts, la mise en place de l’aide internationale en Birmanie et, en France, deux sujets politiques à l’origine de polémiques : le service minimum d’accueil dans les écoles en cas de grève et le projet de loi sur les OGM.
Pas de « grosse actu » sur les jeunes donc, mais on sent tout de même qu’ils préoccupent l’opinion par le biais des quelques brèves et reportages qui leur étaient consacrés ces derniers jours. C’est déjà un bon point, on s’y intéresse ! Lundi, d’abord, à l’annonce de Jean-Louis Borloo de rendre obligatoires les éthylotests dans les débits de boisson. « C’est une très bonne chose, s’enthousiasme un femme au micro du journaliste. Peut-être plus pour les jeunes car ils ne sont pas conscients du danger ». Effectivement, on nous le rappelle dans le reportage : ils sont la « cible prioritaire » de cette action. Or, pour la petite piqûre de rappel, Elise Lucet est revenue vendredi sur ces mesures préventives en expliquant que les enseignes de supermarchés ont signé une charte, afin d’afficher dans les rayons des pancartes précisant que la vente d’alcool est interdite aux mineurs. La raison est simple : « la consommation d’alcool chez les adolescents devient inquiétante », nous dit-on, discours relativement récurrent dans les médias ces temps-ci.
Autre source de souci : les relations des jeunes à Internet. Mercredi, un sujet de deux minutes détaille les dernières mesures favorisant le contrôle de la navigation des enfants sur le web. Alors que le gouvernement envisage d’intercaler, comme cela se fait déjà dans d’autres pays européens, des pages qui bloqueraient l’accès à certains sites jugés inappropriés dans le cadre d’une consultation par un public jeune, MSN lance de son côté un logiciel gratuit de contrôle parental, permettant notamment d’accepter ou de refuser les contacts de ses enfants. Le lendemain, en guise de sonnette d’alarme, on enchaîne avec l’annonce de la disparition de Fatima, 20 ans, qui avait rendez-vous avec un inconnu suite à une annonce qu’elle avait passée sur Internet pour proposer ses services de baby-sitter. Or, on ne le sait que trop, les personnes portées disparues sont nombreuses. Si celle-ci a attiré l’attention des caméras de France 2, c’est sans doute en partie parce qu’elle est liée à l’usage du net...
Et justement, Internet est aussi une voie de communication qui favorise ce que l’on appelle la « prostitution étudiante », thème du Magazine du samedi. Des jeunes – le plus souvent des filles – « monnayent leur corps » pour financer leurs études. De quoi terminer la semaine en beauté pour les parents qui n’étaient pas assez angoissés par les reportages précédents ! Heureusement quand même, Laurent Delahousse souligne qu’il ne s’agit pas d’une « tendance lourde ». On respire… Bien que lui-même cafouille un peu dans sa présentation : il parle d’abord d’un « phénomène qui existe », puis somme deux minutes plus tard au téléspectateur de ne « pas en faire un phénomène »… Là, on est un peu perdus. Par la suite, on s’affole encore. Une jeune femme témoigne et raconte : « Je ne suis pas la seule ». D’après elle, cela serait coutumier « partout, partout en France ». Mais ce sont surtout les dires d’une de ces filles qui interpellent, quand elle explique devant la caméra qu’en fait il y a d’autres moyens de gagner de l’argent et que si l’on choisit ce biais-là c’est aussi pour le « fantasme », parce que c’est « un jeu qui peut être sympa si l’on tombe sur quelqu’un de bien ». Là encore, on accueille la nuance avec soulagement : une personne membre d’une association venant en aide aux jeunes prostitués va à l’encontre de ces déclarations en insistant sur le fait qu’ « on ne devient jamais prostitué par choix ».
Décidément, les sujets qui touchaient aux jeunes cette semaine avaient de quoi faire froid dans le dos. On a quand même cherché des choses un peu plus gaies… « Un adolescent de 14 ans interpellé pour le feu qui s’est déclaré dans la gare de Coutras »… non, toujours pas ! Un autre jeune a d’ailleurs fait l’actualité suite à un délit, mais cette fois ce sont surtout les policiers qui ont été montrés du doigt… Selon les témoins, l’arrestation d'Akim, 22 ans, a été « très musclée ». Il est finalement décédé le jour-même. Pour le caractère joyeux, on fait encore un « flop »…
L’exception, c’était mardi. La remontée de Grenoble en Ligue 1 de football relégation nous a offert des images de jeunes festifs. Pas de casse, pas de bagarre, on nous parlait seulement d’un « pure délire de supporters qui font tout et n’importe quoi dans le centre ». Au moins, à défaut de démarche innovante et réfléchie, la bonne humeur était bien là ! D’autant que quelques minutes avant, un reportage sur la sauvegarde des langues régionales avait mis l’accent sur les écoles occitanes en donnant la parole aux collégiens. Il y a donc de l’espoir, les jeunes aux infos, ça peut aussi être pour le meilleur et non pas toujours pour le pire… Virginie Gruenenberger

mardi 13 mai 2008

"Justice" enflamme la toile

Comme il a l’air loin le temps où le duo d’électro français Justice nous présentait des clips colorés et emprunts de bonne humeur. Lointain soudainement l’air joyeux et dansant de leur dernier single qui cartonnait dans les cours des lycées et sur les pistes de discothèques. Il y a en effet un fossé incroyable entre la valse des T-shirts du tube Dance et le matraquage haineux de Stress, dont le clip circule en ce moment sur le net. Pendant plus de six minutes, sur une musique angoissante, des jeunes d’une cité encapuchonnés s’offrent une petite virée et cassent tout sur leur passage… et surtout la figure des passants. Evidemment, ça interpelle. Et ce d’autant plus que les jeunes en question sont des noirs et des maghrébins et que l’on colle ainsi aux stéréotypes malheureusement tenaces qui circulent sur les cités. La « racaille », c’est évidemment eux ! Bien sûr, on peut y voir un clip « coup de poing », avec l’intention de provoquer à l’extrême pour marquer les esprits. On a envie d’y croire en tous cas, surtout lorsqu’on sait que le réalisateur de cette petite bombe de violence n’est autre que Romain-Gavras, fils du cinéaste Costa-Gavras. Cela ne peut qu’étonner puisqu’il fait partie du collectif d’artistes Kourtrajmé, dédié à la passion du hip-hop et de la culture urbaine, et qui compte parmi ses membres Vincent Kassel et Mathieu Kassovitz, tout deux largement engagés dans des actions pour les jeunes vivant dans les cités.
Mais tout de même, on cherche le message… En vain. Une déferlante de révolte liée à ce que la société propose aux classes sociales les moins favorisées ? Des actes de violence et de vulgarité absurdement gratuits ? La représentation stéréotypée et exacerbée qu’a la population française de ces jeunes de banlieue ? On ne sait trop où le groupe se positionne, d’autant que ni ses membres ni le réalisateur du clip n’ont souhaité s’expliquer auprès des médias. On retient par contre les doigts d’honneur, les insultes, la casse, les voitures qui brûlent etc. et on le regrette ! Car ces images créent une polémique qui, encore une fois, donne une bien piètre vision de la jeunesse de ces quartiers! Injuste Justice… Emma

mercredi 23 avril 2008

La presse jeunesse en péril ?


On avait eu une grosse frayeur lors du rachat de Milan Presse par Bayard. Aujourd’hui, c’est Fleurus Presse qui est menacé. Le Groupe du Monde a annoncé sa cession il y a peu et les salariés ont entamé des actions pour exprimer leur mécontentement, dont la grève. Même si les titres de Fleurus sont moins connus que ceux de Bayard ou Milan, ils sont souvent des supports pédagogiques précieux pour les enfants et adolescents. D’Abricot aux Petites Princesses, en passant par Le Monde des Ados ou Histoires Vraies, les plus jeunes y trouvent de quoi leur donner goût à la lecture, à l’expression et à l’actualité.
Or, avec ce plan annoncé par Le Monde, leur avenir est très incertain. Vont-ils trouver un repreneur? Va-t-il y avoir des titres supprimés? Partout, on assure que la presse écrite « est en crise ». Et il est vrai que les chiffres sont parfois alarmants. Mais le danger est encore plus palpable quand on touche à la presse jeunesse. En effet, on peut se demander si ces lecteurs à qui l’on risque de supprimer leur titre préféré ne représentent pas une partie du lectorat de demain... ce qui ne présagerait rien de bon pour ce secteur dans les années à venir. Il est également dommage de constater que le profit nuit encore une fois à la diffusion de produits de qualité. La presse jeunesse joue en effet un rôle dans l’éducation, ne l’oublions pas! Télérama l’a d’ailleurs rappelé en décidant de faire grève la semaine dernière par solidarité avec Fleurus. Par conséquent, le fait que cette cession soit à peine évoquée aux informations quand on parle de la tempête que traverse le groupe Le Monde paraît invraisemblable. Les journalistes devraient pourtant avoir à coeur de défendre la presse jeunesse au lieu de la considérer, comme c’est malheureusement trop souvent le cas, moins « noble » que la presse quotidienne nationale ou magazine destinée aux adultes... Espérons que ceux d’entre eux qui s’y attèlent soient entendus! Virginie

samedi 12 avril 2008

Le livre noir de la jeunesse fait rire jaune


Ce n’est pas pour rien que Le livre noir de la jeunesse fait partie des références en sociologie. En effet, Michel Fize, que l’on a souvent l’occasion de voir sur le plateau de Jean-Luc Delarue ou de lire dans les colonnes des journaux nationaux, nous livre ici une réflexion très bien menée sur le statut des jeunes aujourd’hui. Dès les premières pages, le ton est donné : le jeune apparaît comme un être en devenir, un « sous-adulte » qui inspire à la fois mépris et envie, et souffre de discrimination. C’est l’âge qui semble représenter le fondement du pouvoir dans nos sociétés. Le verdict est donc sans appel : la jeunesse séduit, mais elle n’intéresse pas ! Du moins, en dehors de son statut de consommatrice.
En avançant des arguments historiques, l’auteur prouve que les jeunes forment finalement une minorité sans réels moyens de défense. Tout est fait pour qu’ils soient infantilisés et éloignés des responsabilités, que ce soit sur le plan de l’école, des loisirs ou politique. Leur émancipation est même de plus en plus tardive. D’abord parce qu’avec l’allongement de la durée des études, ils sont dépendants de leurs parents plus longtemps. Ensuite parce que la société propose traditionnellement à la jeunesse l’insertion par le travail et que cette tendance est en train de s’effondrer. En plus des chiffres affolants du chômage chez les jeunes, il faut compter sur tous ceux qui se trouvent en situation précaire : CES, CDD, intérim… Un débutant met quatre à cinq ans pour avoir une vie professionnelle stable. Les jeunes embauchés le sont parce qu’ils sont moins chers, plus malléables et plus mobiles. Et nombre de jeunes se voient refuser un emploi sous prétexte qu’ils n’ont pas d’expérience. Joli tableau !
Que reste-t-il alors à cette jeunesse ? Peut-être cette « culture jeune » dont on entend régulièrement parler depuis Woodstock. Et encore est-elle aujourd’hui très vite aspirée par le système et perçue la plupart du temps de façon négative – il n’y a qu’à penser au rap… bien que des efforts aient récemment été faits sur le traitement lié au phénomène de la tecktonik dans les médias. Elle peut tout de même se targuer de prendre sa revanche par sa facilité d’usage des nouvelles technologies, et surtout d’Internet.
Evidemment, le livre de Michel Fize a quelques défauts. Pourtant, pour une fois, les jeunes ne sont pas seuls pointés du doigt, même s’ils sont trop concentrés sur leur bonheur individuel pour changer la donne. Ce sont même les adultes qui culpabilisent en refermant le livre. On est loin de l’image véhiculée par les médias qui, quand ils nous montrent un jeune de banlieue qui s’en sort bien, soulignent que c’est assez exceptionnel pour qu’ils en fassent le portrait. A méditer…Emma

mardi 8 avril 2008

Manifestement intelligent…


Coup de chapeau au Monde des Ados, bi-mensuel dédié aux 10-14 ans, qui a proposé récemment un dossier de huit pages sur le racisme. Le sujet est délicat, pourtant le traitement est ici habile. Outre le message principal qui vise à démontrer qu’il n’existe pas plusieurs races mais bien une seule - la race humaine -, les journalistes se sont appuyés sur des faits ou personnages historiques, sur les propos de Lilian Thuram, footballeur apprécié des adolescents et dont on connaît l’engagement dans le combat contre le racisme, mais aussi sur des réflexions des jeunes lecteurs eux-mêmes. En effet, des encarts dispersés dans les différentes pages présentaient leurs témoignages. Une façon intelligente de les impliquer et de leur faire comprendre qu’ils peuvent y être confrontés au quotidien. L’occasion aussi de donner des exemples d’actes racistes malheureusement fréquents pour les habituer à ne pas les considérer comme « normaux ». Plus encore, le dossier vise à éviter les amalgames les plus courantes en définissant clairement les concepts de « xénophobie », « racisme », « ségrégation », « discrimination » et « antisémitisme »… petite mise au point qui pourrait parfois être utile chez les adultes.
Mais le plus original dans la démarche du magazine reste la publication du manifeste : « Je dis non au racisme », que les lecteurs doivent remplir, diffuser auprès d’un maximum de personnes et renvoyer à la rédaction : « Moi, XXXXXX, je m’engage à m’opposer à tout acte ou propos raciste dont je serai le témoin. Je m’associe donc à tous les lecteurs du Monde des Ados qui, comme moi, rejettent la haine ou le mépris de l’autre, et je rejoins aujourd’hui le mouvement Les ados contre le racisme. Pour que « Liberté », « Egalité », « Fraternité » ne soient pas de vains mots dans les collèges, je signe cette déclaration. » Les rédacteurs s’engagent en contrepartie à aborder régulièrement le sujet dans leurs pages. Au moins, ce titre a bien la vocation d’interpeller et de responsabiliser les jeunes. Même si l’école sensibilise à ce type de problématiques, elle le fait souvent sur la pointe des pieds pour ne pas provoquer de débats houleux et surtout froisser la susceptibilité de certains parents. Le Monde des Ados n’aura pas eu cette retenue et c’est tant mieux ! Sans doute parce que, comme Lilian Thuram le déclare dans son interview, ils adhèrent à l’idée selon laquelle l’éducation a un rôle primordial à jouer dans ce domaine : mal informé, il arrive qu’on ait des idées racistes sans l’être foncièrement. En tous cas, l’écrit citoyen, ça fait du bien ! Virginie, étudiante.

mercredi 2 avril 2008

A quand un boitier contre la malfaisance ?

Enfin de la création! Je connaissais les répulsifs contre les fourmis , les rats, les insectes , limaces et autres "nuisibles".
Un boitier électronique susceptible de faire fuir les moins de 23 ans....Géniale invention! Quelle réglementation????Et hop un boîtier dans le salon et plus besoin de conrôle parental! Un petit boitier dans la cuisine, et plus d'enfants qui grignotent n'importe quand... Et pourquoi pas un boitier pour les plus de 70 ans aux abords des centres médicaux, et hop le problème des retraites est résolu.
Qui inventera un petit boitier qui éloignent les gens en fonction de la mélanine...Du moins bronzé au plus bronzé: à chacun ses variations.
Quant à moi, j'ai 26 ans (ouf!)et je passe un concours dans deux semaines. La moitié des candidats à moins de 23 ans. J'en placerais bien, un petit boitier, dans la salle d'examens et 50% des candidats en moins! Heureusement, le débat est là . Pour discuter d'un projet plutôt malfaisant.Valentine.

mercredi 19 mars 2008

Pascal, messie d’une jeunesse en détresse ?

Il sévit déjà depuis quelques temps en deuxième partie de soirée sur TF1 et l’on se demande presque ce que l’on ferait sans lui : Pascal, le grand frère, apparaît comme le sauveur providentiel de jeunes « difficiles ».
Premier hic, si nombre de jeunes connaissent aujourd’hui des problèmes scolaires, familiaux, ou encore de comportement, le fait de les exposer devant les caméras est-il vraiment la solution ? En effet, l’émission nous montre du trash, des jeunes qui insultent, qui cognent, qui ne respectent aucune autorité… et même si Pascal réussit toujours à les « remettre dans le droit chemin » à la fin de ces tranches de vie mouvementées et romanesques, on peut se demander si la starisation éphémères de ces jeunes n’a finalement pas l’effet inverse à celui escompté – ou du moins déclaré. N’accentuent-ils pas leur agressivité et leur vulgarité pour mieux se faire remarquer ?
Pas question en tous cas de choisir n’importe quel « jeune en difficulté », il faut bien sûr des « cas spectaculaires » qui scandalisent l’opinion publique. Pari tenu, on ne peut rester totalement insensible devant les images diffusées. Lors de la dernière émission, Thibaut déclarait sans prendre de gant qu’il ne ressentirait rien si sa mère « crevait »… Il « tyrannisait » sans vergogne son entourage, comme on nous l’annonçait en titre d’émission, coupant court à tout dialogue en lui préférant les injures. Avant lui, Coralie faisait elle aussi sa loi chez elle, piquant crise de nerfs sur crise de nerfs, sortant au milieu de la nuit quand ça la chantait et imposant à sa famille la présence quasi permanente de son petit ami. Chaque fois, les clichés sont rois. Bien sûr, les spectateurs devraient avoir assez de recul pour les prendre comme tels, mais est-il vraiment nécessaire de donner de la jeunesse contemporaine – et surtout, disons-le, des « jeunes de banlieue » - une image si stéréotypée ? D’ailleurs quand ils sont issus de milieux un peu plus favorisés, Pascal s’empresse de leur faire comprendre la chance qu’ils ont en les emmenant en visite dans son ex quartier. Ainsi, Thibaud a clamé sa « peur » quand Pascal l’a « menacé » de le laisser seul au milieu des jeunes « de la cité »… On en tremblait presque derrière l’écran de notre télévision. Mais on tremble surtout face au manque de nuances dans les propos diffusés.
Deuxième hic, la mise en scène de ces tranches de vie. La voix off qui nous raconte tous les drames qui ont jalonné la vie de la famille vedette en est le parfait exemple : les parents impuissants, les événements douloureux comme facteurs d’explication… Le scénario sonne tout de même faux. Comment peut-on prétendre qu’un court séjour du grand frère puisse permettre de résoudre des soucis - et souvent un mal-être - qui n’ont fait que s’accentuer depuis des années ? Finalement, l’image que l’on donne des parents est encore pire que celles de ces jeunes indisciplinés : leur rôle dans l’éducation de leur enfant apparaît presque mineur comparé à celui que joue un parfait étranger de passage, tout éducateur spécialisé soit-il. Grandiose !
Le programme est pourtant très regardé. Espérons que ce soit avec cynisme…(Virginie, étudiante)

dimanche 16 mars 2008

CHILDREN SEE CHILDREN DO.

L’association child friendly a mis en ligne une vidéo « préventive » à destination des parents.
Le film débute doucement. Une femme téléphone, s’agite. A ses côtés une enfant (invisible pour l’adulte?) reproduit son comportement. Les décors changent, les personnages aussi, mais toujours le même schéma : un adulte aux actes contestables et un enfant dans son ombre qui l’imite.
L’adulte fume, écrase sa clop par terre, vomit, boit, jette sa canette, bouscule, insulte, crie, humilie…Les scènes vont crescendo, de la simple incivilité à l’agressivité. Et la violence domestique en bouquet final.. L’homme tabasse sa femme, le petit garçon tabasse sa mère.
Ouf, fini! les cris retombent.
Cette vidéo atterre par son rythme frénétique, violent, ses images dérangeantes qui à défaut d’être convaincantes tant elles sont manichéennes et prévisibles, épuisent et surtout troublent. Tout est certainement dans la forme, efficace! Le fond est plus discutable. Heureusement, heureusement, restons optimistes et plus modérés!!! Lola

jeudi 13 mars 2008

Facebook : Big Brother à la page ?

« Ça y’est, tu t’y mets, il était temps ! » peut-on par exemple lire sur le « wall » d’un nouvel inscrit sur Facebook. Parfois, les amis préviennent aussi : « attention, on devient vite accro ! ». Faut-il donc y voir une nouvelle addiction des jeunes ? Sans doute le mot est-il trop fort, mais il n’en reste pas moins que les réseaux sociaux américains du type My Space ou Facebook sont devenus un véritable phénomène du net avec plus de trois millions d’utilisateurs chez les Français.
Les raisons de ce succès reposent surtout sur la possibilité d’entrer en contact avec n’importe quelle personne inscrite. Un clic, une confirmation de l’autre, et il fait partie de votre liste d’amis. L’avantage, c’est que l’on peut ainsi retrouver des personnes perdues de vue, un peu comme on le faisait avec des sites comme Copains d’avant. L’inconvénient, c’est qu’à trop « sociabiliser » virtuellement, on aurait tendance à en oublier le contact humain traditionnel. Quel nouvel inscrit ne se laisse pas prendre au jeu de la consultation des profils de ses anciens camarades, au point de pouvoir passer plusieurs heures d’affilée sur Facebook ?
Il faut dire que les pages peuvent être très fournies… On y crée des albums photos, on affiche ses goûts, on y inscrit son humeur du jour, ses coordonnées – parfois même son adresse… à méditer pour les plus jeunes - etc. Sans compter toutes les applications pour lesquelles chaque membre est sollicité tous les jours : des tests, des quizz, des jeux pour trouver le partenaire idéal… Plus qu’un Msn moderne, Facebook se veut presque club de rencontre. Et même s’il est possible de préciser ce que vous venez y chercher (contacts professionnels, amitié, relation amoureuse…), il n’est pas rare de recevoir des messages d’illustres inconnus qui vous proposent de faire connaissance. Méfiance donc, il ne serait pas prudent de laisser un adolescent s’inscrire sans lui expliquer les risques auxquels il s’expose.
L’autre effet pervers de ce site c’est qu’à trop dévoiler son quotidien sur le net, n’importe qui peut en apprendre plus qu’il n’en faut sur votre petite personne. Il y a tout de même une possibilité de limiter l’accès de son profil aux personnes faisant partie de sa liste d’amis. Et c’est sans doute la bonne solution pour éviter l’effet « Big Brother ». En effet, les jeunes (et parfois les moins jeunes!) oublient parfois un peu vite qu’ils ne sont pas les seuls à fréquenter ces réseaux qui sont de vraies mines d’or pour les sociétés de marketing, ou même pour leur futur employeur avant un entretien d’embauche.
Ainsi, bien qu’on ait vu se développer ces dernières années des campagnes de prévention contre les risques d’Internet auprès des écoliers et des parents, une nouvelle réflexion semble indispensable devant ce type de sites( Virginie Gruenenberger, étudiante)

mercredi 12 mars 2008

Visages de l'adolescence au cinéma : "JUNO"


J'ai beaucoup aimé ce film de Jason Reitman qui nous présente un visage de l'adolescence inhabituel, du moins dans le cinéma français. Juno est cette jeune fille de 16 ans, qui se retrouve enceinte de Paulie, son petit copain, après lui avoir fait perdre sa virginité, en même temps qu'elle perdait la sienne, et qui décide de porter l'enfant jusqu'à sa naissance avant de le faire adopter. Mettant de côté l'aspect juridique de la situation (en France elle ne choisirait pas la famille adoptante...) on ne peut que se réjouir de la vitalité et de l'esprit de décision de Juno, qui garde jusqu'au bout son humour et sa fantaisie. Elle résiste à toute image d'elle-même en victime et assume avec crânerie ses transformations physiques qui ne manquent pas d'être observées ostensiblement par ses camarades de lycée. J'ai aimé aussi ce personnage de Paulie, adolescent hors des stéréotypes habituels de la virilité. Il est doux, plus préoccupé par ses études et ses compétitions sportives que tombeur de filles. C'est d'ailleurs bien Juno qui, entre eux, mène la danse, mais ne souhaite pas lui faire porter la charge de responsabilité de ce qui lui arrive. Et les critiques ont tous été enthousiastes devant cette comédie abordant un sujet grave, sans dramatisation ni misérabilisme.
Pourquoi alors cette gêne malgré tout. Sans doute parce que rien n'est dit sur l'éducation sexuelle de la jeune fille, alors même qu'on présente son père et sa belle-mère comme très ouverts et très "cool". Visage d'adolescente libérée certes, mais insuffisamment responsabilisée et prévenue des conséquences de sa libération sexuelle. Rien n'est dit non plus sur le ressenti de Juno par rapport à cette vie qui se développe en elle mais qui s'achèvera à la naissance par une séparation définitive. Un tel détachement est-il possible ? Un film français de 2004 ("Brodeuses" de Eléonore Faucher) a abordé ce sujet de manière plus réaliste et vraisemblable, du moins dans le contexte qui est le nôtre. Claire, l'adolescente de ce dernier film, décide elle aussi d'accoucher sous X. mais ce qu'elle vit tout au long de sa grossesse ne laisse pas de la transformer. Toute la question est donc : Juno est-elle représentative d'une adolescente américaine de la classe moyenne ou est-ce... un conte de fées ? (Maguy Chailley)

mercredi 6 février 2008

Téléphone portable, une autre façon de se désinvestir

La publicité a vanté les téléphones portables pour enfants au moment des fêtes et des associations familiales s'en sont, à juste titre, inquiétées. Tout de même, je me demande ce qui se passe dans la tête des parents qui achètent un téléphone pour leur fille de 8 ans, comme je l'ai vu hier à la sortie de l'école. A quoi cela peut-il bien servir ? Qu'achète-t-on avec un objet aussi inutile, onéreux et potentiellement dangereux ? Une tranquillité, une assurance , qui sont autant de façons de se désinvestir d'un rapport de personne à personne ? Je crains que la communication parents-enfants soit encore la perdante de
ces stratégies marketing et de cette difficulté qu'ont les adultes aujourd'hui à dire non à leurs enfants. Delphine,mère de deux enfants.