mercredi 23 avril 2008

La presse jeunesse en péril ?


On avait eu une grosse frayeur lors du rachat de Milan Presse par Bayard. Aujourd’hui, c’est Fleurus Presse qui est menacé. Le Groupe du Monde a annoncé sa cession il y a peu et les salariés ont entamé des actions pour exprimer leur mécontentement, dont la grève. Même si les titres de Fleurus sont moins connus que ceux de Bayard ou Milan, ils sont souvent des supports pédagogiques précieux pour les enfants et adolescents. D’Abricot aux Petites Princesses, en passant par Le Monde des Ados ou Histoires Vraies, les plus jeunes y trouvent de quoi leur donner goût à la lecture, à l’expression et à l’actualité.
Or, avec ce plan annoncé par Le Monde, leur avenir est très incertain. Vont-ils trouver un repreneur? Va-t-il y avoir des titres supprimés? Partout, on assure que la presse écrite « est en crise ». Et il est vrai que les chiffres sont parfois alarmants. Mais le danger est encore plus palpable quand on touche à la presse jeunesse. En effet, on peut se demander si ces lecteurs à qui l’on risque de supprimer leur titre préféré ne représentent pas une partie du lectorat de demain... ce qui ne présagerait rien de bon pour ce secteur dans les années à venir. Il est également dommage de constater que le profit nuit encore une fois à la diffusion de produits de qualité. La presse jeunesse joue en effet un rôle dans l’éducation, ne l’oublions pas! Télérama l’a d’ailleurs rappelé en décidant de faire grève la semaine dernière par solidarité avec Fleurus. Par conséquent, le fait que cette cession soit à peine évoquée aux informations quand on parle de la tempête que traverse le groupe Le Monde paraît invraisemblable. Les journalistes devraient pourtant avoir à coeur de défendre la presse jeunesse au lieu de la considérer, comme c’est malheureusement trop souvent le cas, moins « noble » que la presse quotidienne nationale ou magazine destinée aux adultes... Espérons que ceux d’entre eux qui s’y attèlent soient entendus! Virginie

samedi 12 avril 2008

Le livre noir de la jeunesse fait rire jaune


Ce n’est pas pour rien que Le livre noir de la jeunesse fait partie des références en sociologie. En effet, Michel Fize, que l’on a souvent l’occasion de voir sur le plateau de Jean-Luc Delarue ou de lire dans les colonnes des journaux nationaux, nous livre ici une réflexion très bien menée sur le statut des jeunes aujourd’hui. Dès les premières pages, le ton est donné : le jeune apparaît comme un être en devenir, un « sous-adulte » qui inspire à la fois mépris et envie, et souffre de discrimination. C’est l’âge qui semble représenter le fondement du pouvoir dans nos sociétés. Le verdict est donc sans appel : la jeunesse séduit, mais elle n’intéresse pas ! Du moins, en dehors de son statut de consommatrice.
En avançant des arguments historiques, l’auteur prouve que les jeunes forment finalement une minorité sans réels moyens de défense. Tout est fait pour qu’ils soient infantilisés et éloignés des responsabilités, que ce soit sur le plan de l’école, des loisirs ou politique. Leur émancipation est même de plus en plus tardive. D’abord parce qu’avec l’allongement de la durée des études, ils sont dépendants de leurs parents plus longtemps. Ensuite parce que la société propose traditionnellement à la jeunesse l’insertion par le travail et que cette tendance est en train de s’effondrer. En plus des chiffres affolants du chômage chez les jeunes, il faut compter sur tous ceux qui se trouvent en situation précaire : CES, CDD, intérim… Un débutant met quatre à cinq ans pour avoir une vie professionnelle stable. Les jeunes embauchés le sont parce qu’ils sont moins chers, plus malléables et plus mobiles. Et nombre de jeunes se voient refuser un emploi sous prétexte qu’ils n’ont pas d’expérience. Joli tableau !
Que reste-t-il alors à cette jeunesse ? Peut-être cette « culture jeune » dont on entend régulièrement parler depuis Woodstock. Et encore est-elle aujourd’hui très vite aspirée par le système et perçue la plupart du temps de façon négative – il n’y a qu’à penser au rap… bien que des efforts aient récemment été faits sur le traitement lié au phénomène de la tecktonik dans les médias. Elle peut tout de même se targuer de prendre sa revanche par sa facilité d’usage des nouvelles technologies, et surtout d’Internet.
Evidemment, le livre de Michel Fize a quelques défauts. Pourtant, pour une fois, les jeunes ne sont pas seuls pointés du doigt, même s’ils sont trop concentrés sur leur bonheur individuel pour changer la donne. Ce sont même les adultes qui culpabilisent en refermant le livre. On est loin de l’image véhiculée par les médias qui, quand ils nous montrent un jeune de banlieue qui s’en sort bien, soulignent que c’est assez exceptionnel pour qu’ils en fassent le portrait. A méditer…Emma

mardi 8 avril 2008

Manifestement intelligent…


Coup de chapeau au Monde des Ados, bi-mensuel dédié aux 10-14 ans, qui a proposé récemment un dossier de huit pages sur le racisme. Le sujet est délicat, pourtant le traitement est ici habile. Outre le message principal qui vise à démontrer qu’il n’existe pas plusieurs races mais bien une seule - la race humaine -, les journalistes se sont appuyés sur des faits ou personnages historiques, sur les propos de Lilian Thuram, footballeur apprécié des adolescents et dont on connaît l’engagement dans le combat contre le racisme, mais aussi sur des réflexions des jeunes lecteurs eux-mêmes. En effet, des encarts dispersés dans les différentes pages présentaient leurs témoignages. Une façon intelligente de les impliquer et de leur faire comprendre qu’ils peuvent y être confrontés au quotidien. L’occasion aussi de donner des exemples d’actes racistes malheureusement fréquents pour les habituer à ne pas les considérer comme « normaux ». Plus encore, le dossier vise à éviter les amalgames les plus courantes en définissant clairement les concepts de « xénophobie », « racisme », « ségrégation », « discrimination » et « antisémitisme »… petite mise au point qui pourrait parfois être utile chez les adultes.
Mais le plus original dans la démarche du magazine reste la publication du manifeste : « Je dis non au racisme », que les lecteurs doivent remplir, diffuser auprès d’un maximum de personnes et renvoyer à la rédaction : « Moi, XXXXXX, je m’engage à m’opposer à tout acte ou propos raciste dont je serai le témoin. Je m’associe donc à tous les lecteurs du Monde des Ados qui, comme moi, rejettent la haine ou le mépris de l’autre, et je rejoins aujourd’hui le mouvement Les ados contre le racisme. Pour que « Liberté », « Egalité », « Fraternité » ne soient pas de vains mots dans les collèges, je signe cette déclaration. » Les rédacteurs s’engagent en contrepartie à aborder régulièrement le sujet dans leurs pages. Au moins, ce titre a bien la vocation d’interpeller et de responsabiliser les jeunes. Même si l’école sensibilise à ce type de problématiques, elle le fait souvent sur la pointe des pieds pour ne pas provoquer de débats houleux et surtout froisser la susceptibilité de certains parents. Le Monde des Ados n’aura pas eu cette retenue et c’est tant mieux ! Sans doute parce que, comme Lilian Thuram le déclare dans son interview, ils adhèrent à l’idée selon laquelle l’éducation a un rôle primordial à jouer dans ce domaine : mal informé, il arrive qu’on ait des idées racistes sans l’être foncièrement. En tous cas, l’écrit citoyen, ça fait du bien ! Virginie, étudiante.

mercredi 2 avril 2008

A quand un boitier contre la malfaisance ?

Enfin de la création! Je connaissais les répulsifs contre les fourmis , les rats, les insectes , limaces et autres "nuisibles".
Un boitier électronique susceptible de faire fuir les moins de 23 ans....Géniale invention! Quelle réglementation????Et hop un boîtier dans le salon et plus besoin de conrôle parental! Un petit boitier dans la cuisine, et plus d'enfants qui grignotent n'importe quand... Et pourquoi pas un boitier pour les plus de 70 ans aux abords des centres médicaux, et hop le problème des retraites est résolu.
Qui inventera un petit boitier qui éloignent les gens en fonction de la mélanine...Du moins bronzé au plus bronzé: à chacun ses variations.
Quant à moi, j'ai 26 ans (ouf!)et je passe un concours dans deux semaines. La moitié des candidats à moins de 23 ans. J'en placerais bien, un petit boitier, dans la salle d'examens et 50% des candidats en moins! Heureusement, le débat est là . Pour discuter d'un projet plutôt malfaisant.Valentine.