mercredi 9 décembre 2009

Retour du catch

Le week end dernier, j’ai emmené mes petits fils en promenade. Nous avons passé un super après-midi, jouant, rigolant, et au moment de rentrer, j’ai voulu les taquiner un peu. Pendant que leur grand mère attendait de pouvoir monter dans la voiture, je les regarde avec un grand sourire coquin : « Et si on laissait mamie ici ?! », l’effet n’a pas raté, je reçois des hués de l’arrière de la voiture. Alors j’en rajoute un peu : « oh on s’amusera encore plus si mamie n’est pas là ! Aller les garçons ! On s’en va ?! » Excédé, Nolan, 3 ans, me répond « t’as pas intérêt à laisser mamie ici sinon je te ratatine les coucougnettes !!! ». Je suis resté un tantinet médusé. Plus tard, j’ai découvert que les jeux de catch étaient revenus à la mode dans les cours de récré, les cartes de catcheurs s'échangent mieux que les yugiyo ou autres pokemon, et le vocabulaire du catch est tout à fait adopté, un vocabulaire tout en nuances... Jean-Philippe.

mercredi 2 décembre 2009

Pokémon, indémodable ?


« Un jour je serais le meilleur dresseur, je me battrais sans répit… » Que le générique reste dans la tête, passe encore, mais comment expliquer le succès constant de Pokémon, dix ans après la sortie des premières cartouches Bleu et Rouge en Europe ?

J’étais aux premières loges au début du succès Pokémon. J’ai acheté plusieurs cartouches de jeu, j’ai suivi un certain nombre d’épisodes télé… puis progressivement, je m’en suis détournée. Pas de renouveau, un héros trop héroïque, une musique de capture irritante à force (ceux qui voient de quoi je parle ne me contrediront pas !) et une histoire qui se traine. Qu’en 2009, la série continue à faire parler d’elle dans les écoles me dépasse un peu. C’est à n’y rien comprendre. Hier encore, je voyais mon cousin, 11 ans, glisser des cartes pokémon dans son sac. Il disait avoir trouvé quelqu’un pour lui échanger son Arcanin contre un Noctali, une obscure créature de la seconde génération du jeu. Voilà qui m’a interpelé… jeu de cartes, dessin-animé, jeux vidéos déclinés encore et encore… qu’est-ce que les nouvelles générations, qui connaissent désormais la 3D et des films d’animation au style de plus en plus travaillé peuvent bien trouver à Pokémon ? Le dessin et ses formes rondes, l’esprit extrêmement manichéen de la série et la répétition lassante du même scénario au fil des cartouches est plutôt daté, désormais. On est bien loin des histoires rocambolesques au rythme soutenu de certaines séries actuelles. Il n’y a ni effets spéciaux ni trame vraiment complexe… Et pourtant, la recette marche toujours ! Que la Team Rocket (les plus anciens méchants de la série) soit « ridiculement ridicule » (sans cesse à côté de la plaque, à rater leurs mauvais coups) ne semble pas poser de problème, ni même le fait que l’univers y est très simple et que les seuls vrais changements au fil des jeux soient les nouveaux pokémons inventés… Les pokémons s’échangent toujours dans les cours de récré, par cartes de jeu ou par DS, de nouveaux films sont en préparation et les sorties des deux nouvelles versions prévues pour Avril 2010 : Cœur d’Or et Âme d’Argent sont attendues avec impatience par les aficionados nostalgiques et les nouvelles générations de joueurs.

Grâce au concept bien rôdé de la capture de créatures qui se transforment au fur et à mesure qu’elles gagnent en expérience, les créateurs de Pokémon (Pocket Monsters à l’origine) ont trouvé un bon filon qu’ils comptent exploiter aussi longtemps que possible. Car des créatures de ce genre, on peut en imaginer beaucoup. De 150 dans les premières cartouches, elles sont désormais au nombre de 493 dans la version Platine sortie en 2009. L’intérêt est peut-être limité, parce qu’avec une telle quantité de créatures capturables, on s’y perd, mais les joueurs, toujours fidèles, y trouvent leur compte. Avec son échange, mon cousin parviendra à se rapprocher de son équipe pokémon idéale, et c’est peut-être ça, au final, qui importe. Qu’elles soient jolies à regarder ou toute en puissance, les équipes pokémon que se constituent les joueurs leur ressemblent, et c’est ce qui semble les motiver, en premier lieu. On s’attache aux personnages de la série qui ont des habitudes de gosses, on se met à trouver Pikachu (la mascotte électrique) mignon, Dracaufeu (une créature de Feu avec un sacré ego, dans la série télé) effrayant, on se met à parler de pokéball et de badges d’arènes, et on se prend au jeu, petit à petit... Avoir écrit cela me donne même envie de ressortir mes vieilles cartouches du jeu, c’est dire ! L’aspect vieilli et le concept extrêmement simple sont peut-être ce qui fait le charme de la série, après tout. Cela séduit toujours les plus jeunes, et rend nostalgiques ceux qui étaient à leur place, en 1999. Dix ans après, Pokémon reste donc un succès marketing loin de s’essouffler. Pikachu n’a pas fini de faire parler de lui ! Else, étudiante.