lundi 15 novembre 2010

Pourquoi la qualité des programmes de nos chaînes s’est amoindrie ? Est-ce qu’il n’y a rien à faire pour retrouver des plaisirs de qualité ?

Pourquoi la qualité des programmes de nos chaînes s’est amoindrie ?
Est-ce qu’il n’y a rien à faire pour retrouver des plaisirs de qualité ?Ces questions, et bien d’autres, nous ne sommes pas les seuls téléspectateurs à nous les poser. Doris Lessing, qui a longtemps travaillé avec les télévisions britanniques, rappelait dans la deuxième partie de son autobiographie, la qualité des programmes de Granada qui a fortement décliné, comme celle des nôtres.

La question qui se pose à elle, semble bien proche de celle que nous devrions nous poser. Qui a en responsabilité la programmation, avec tous les critères subtils qui devraient être pris en considération. Les téléspectateurs sont aussi divers dans leurs goûts, intérêts, exigences de qualité, d’éthique et d’esthétique, que de personnes. Leur diversité doit être pris en considération … Doris Lessing souligne, ce qui parait très pertinent - qu’au temps où se manifestait une qualité assez exceptionnelle – ce n’était ni les patrons, ni les publicitaires, qui tranchaient, fort de leur subjectivité et leur recherche de profit, mais bien – comme pour les grandes maisons d’édition, des comités de lecture composés avec discernement.
Ceci a changé dans beaucoup de pays, en Angleterre comme en France. Aujourd’hui lorsque une émission rapporte audimat et profits, elle est considérée comme excellente, le réalisateur devient producteur et dans cette nouvelle fonction propose de nouvelles émissions du même type qui promettent beaucoup de profit. Peu à peu les horaires sont partagés prioritairement entre quelques maisons de production ayant pignon sur rue … il n’y a pas dans nos chaîne de commissions compétente et soucieuses de répondre aux besoins très diversifiés des téléspectateurs et à une exigence de qualité d’une population qu’on a de plus en plus tendance à considérer comme voyeuristes, sensibles à des sujets et des réalisations qui viennent frappés en-dessous de la ceinture. Pourtant, lorsque quelquefois la porte s’entrouvre pour des programmes de qualité, l’audimat est surpris à dépasser les pourcentages habituels, nous pouvons encore rire avec plaisir et intelligence, pleurer et comprendre des situations complexes, découvrir les autres habitants de notre planètes avec plaisir. Est-ce que nous n’avons pas plaisir à découvrir tous les ans le choix fait par les lecteurs du Prix France-inter.
Est-ce que nous ne pourrions pas confier à des comité divers, bien choisis, renouvelés régulièrement, la validation de la programmation (comme on le fait pour l’édition) en autorisant nos scénaristes, nos réalisateurs …nos jeunes et nouveaux créateurs à proposer leurs projets directement aux comités de lecture en fonction des diverses catégories qui constituent une programmation conçue pour un public varié et respecté.
Ce sont des propositions à envisager, une seule chose est certaine : la qualité de la production dépend de celle de la création, d’une véritable connaissance et respect du public, avant que ne se pose la réflexion concernant les financements nécessaires, quant au public il se forme depuis son enfance …et pour répondre, nul ne possède « La Vérité » qui justifierait le pouvoir. Elisabeth Auclaire, Présidente d'Honneur du GRREM.