vendredi 20 novembre 2009

Les pouvoirs cachés du téléphone portable

92% des adolescents possèdent un mobile (TNS SOFRES 2009).
Il accompagne leur quotidien en investissant tous leurs lieux de vie, tant et si bien qu'il influe sur leur vie sociale, bouleversant leurs comportements.

Cet objet de communication est complètement détourné de son objet premier. Certes, ils l'utilisent pour téléphoner et s'échanger des SMS mais pas seulement. Beaucoup d'autres critères entrent en jeu : appareil photo, lecteur MP3, accès Internet, jeux... En fonction de cela, les jeunes en font des usages particuliers. Nous pouvons en distinguer huit.

1. Boules Quiès : L'utilisateur s'enferme dans une « bulle d'intimité ».
Le portable est aussi un outil de non communication. Accaparés par le petit écran, les jeunes se coupent de leur environnement immédiat. Ils se focalisent sur le virtuel.

2. Bijoux: Accessoirisé, il devient le prolongement de soi.
Choisi pour son esthétique, l'objet se décore, se personnalise. Le portable devient pour les adolescents un objet personnel de projection de soi. Il le porte comme une montre ou des lunettes.

3. Boites à secrets: C'est une cachette qui contient des données personnelles et privées.
Il est hors de question de prêter son portable, à ses parents par exemple, au risque de voir son jardin secret exposé. Certains suppriment toutes leurs données (messages, photos, appels...) pour ne pas être victime d'espionnage. D'autres intègrent des codes et autres mots de passe pour rendre impossible l'accès aux curieux à des informations personnelles.

4. Mobile addict: 70% des jeunes en sont dépendant.
En permanence connecté, le portable est quasiment devenu une extension de leurs corps, et leur l’enlever, c’est leur arracher un membre. La moindre panne de batterie est un drame. Pour échapper à ce « stress » il suffirait de l'éteindre, mais pour certains c'est impossible. L'objet se substitue aux relations humaines.

5. Bouclier: Le mobile est parfois utilisé pour éloigné un importun comme son ex ou des silhouettes étranges dans la rue.
Les adolescents agrippent leurs portables et simulent une conversation pour dissuader l'éventuelle rencontre. Le portable les rassure. Il crée une sensation de sécurité. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles les parents l'achètent à leurs enfants.

6. Camouflage: Messagerie et SMS permettent des stratégies d'évitement.
Avec le portable, ils parlent … et s'évitent beaucoup. Cela permet de ne pas s'impliquer émotionnellement.

7. Doudou: Sa présence rassure, jusque dans le lit.
Il fait la transition entre intérieur et extérieur, le soi et le non soi. Ce n'est qu'un objet mais il est incarné affectivement. Il tient le rôle d'ami imaginaire, il leur sert dans leur quotidien réveil, agenda, montre...Ils ne peuvent plus s'en éloigner.

8. Mégaphone: A travers des dialogues, le mobile produit de l'intime dans l'espace public. Certaines personnes se voient obligées de faire partager leurs conversations. Ainsi, toutes personnes à proximité se voient imposer un spectacle.

En quelque sorte par addiction aux mobiles, les jeunes remettent à plus tard une partie de leur construction identitaire. Cela dit cette dépendance ne comporte aucun risque de développer des pathologies lourdes. Il s'agit simplement d'un nouvel objet transitionnel.

Avec des usages abusifs, le portable peut « déconnecter » les jeunes du monde réel. Ils comblent des manques et assouvissent leurs besoins par le biais de cet instrument. Selon moi, le plus gros risque auquel ils pourraient être confrontés, serait d’oublier que le plus important est de communiquer simplement. Marie-Cécile COTTON . Master 1 Communication et Génération.Jeunesse


mercredi 18 novembre 2009

Super Nanny : l'engouement, et après?


Ça n'a pu échapper à personne : « Super Nanny », émission phare de la chaîne M6 a beaucoup fait parler d'elle. Depuis ses débuts, en 2005, de nombreux parents se sont servi des conseils de Cathy (la super nanny française) pour l'éducation de leurs enfants.
En effet, qui n'a jamais vu un parent, face à un enfant capricieux dans un magasin, se baisser à la hauteur de son rejeton, compter jusqu'à trois en pointant du doigt, comme le fait si bien Cathy, et lui promettre une punition quelconque? Très convaincus que cette solution est la meilleure car, en peu de temps, Cathy est devenu un modèle en terme de bonne éducation. Les parents ont sûrement oublié là que « Super Nanny » est avant tout une émission de télé réalité et que, comme toute émission de télé réalité, tout n'est pas dit et tout n'est pas montré.
Le plus contradictoire est que si l'on écoute ces mêmes parents, ils pestent contre la Star Academy ou encore contre Koh Lanta parce que c'est « truqué », parce que ces émissions de télé réalité c'est « nul », ça ne mérite en rien le nom qui leur est attribué. Cependant, ils croient dur comme fer au fait qu'en deux jours de tournage, un enfant peut complètement changer de comportement et que les parents passent de « parents laxistes » à « parents autoritaires » grâce à notre nurse magique.
« C'est Cathy qui l'a dit! », « Tu l'as bien vu à la télé hein?! » : voici deux phrases que les parents qui croient en les solutions de Cathy, aiment répéter. Ne serait-ce pas, là, le moyen pour des parents de faire passer Cathy pour la méchante devant leurs enfants, se dégager de la responsabilité du « méchant » et ainsi, continué d'être vu par ces derniers comme des parents « gentils, sympas et cools »?
Cependant, nous avons pu voir que l'engouement était retombé depuis un certain moment. Il y aurait eu de nombreuses plaintes de parents ayant bénéficié des conseils de Cathy parce qu'ils n'avaient plus de nouvelles : auraient-ils, eux aussi, oublié que super nanny est avant tout un concept télévisé? Pauline, étudiante.