vendredi 18 mars 2011

Images violentes

Devant l'avalanche d'images de la catastrophe au Japon, certains enfants (et peut-être d'adultes ?) semblent fascinés : il y a dans ces images comme un gout de "déjà vu"... déjà vu dans des jeux vidéo, des films catastrophe, des supports qui organisent l'horreur et la surenchère dans l'horreur. Alors comment faire pour que les enfants fassent la différence ? Comment faire pour que les enfants comprennent que c'est "pour de vrai" ? Comment passer de la fascination à la compassion, ou à l'émotion ? Simon.

Grand angle sur «l’éducation aux médias »

La 22e semaine de la presse et des médias dans l’école, un événement organisé par le ministère de l’éducation nationale et le Clemi qui se tiendra dans les écoles partenaires du 22 au 25 mars est l’occasion pour nous de faire un point sur ce qu’on appel l’éducation aux médias.

Ce concept est né dans les années post-68 grâce à une action commune de journalistes et d’éducateurs réunis dans des associations telles que la Ligue de l’Enseignement ou l’Association Presse Information Jeunesse. L’éducation nationale n’est pas en reste, puisqu’elle encourage l’introduction dans les programmes d’une Initiation à la Culture Audiovisuelle, qui deviendra plus tard l’Initiation à la Communication et aux Médias. En 1976 une circulaire autorise l’introduction à l'École de la presse d’information comme support pédagogique dans les programmes des différentes disciplines et en 1983 est crée le Clemi, qui devient un organisme du ministère de l'Éducation nationale chargé de l'éducation aux médias dans l'ensemble du système éducatif.

Au début de l’aventure, les buts de l’éducation aux médias étaient très défensifs. Par exemple, la Commission Européenne en 1997 aborde la question de l’éducation aux médias dans un document intitulé « Protection des mineurs et de la dignité humaine dans les services audiovisuels et d’information ». (http://ec.europa.eu/avpolicy/docs/reg/minors/gpconfr.pdf)

Les progrès technologiques et la mutation du paysage médiatique ont changé les mentalités et la façon d’aborder les problématiques liées aux médias. Les médias sont partout et changent notre vision du monde et notre rapport à ce qui nous entoure. Pour les enfants, ils sont un environnement culturel commun et donc un facteur de sociabilisation, là où les ados y puisent des références culturelles qui sont indispensable à la construction de leur identité.

L’UNESCO qui à fait de l’éducation aux médias une droit fondamental international en l’inscrivant dans sa Convention relatives aux droits de l’enfant rédigée en 1989 explique dans un document publié en 2006 que le but de l’éducation aux médias est de « préparer les enfants à comprendre la culture média qui les entoure et à y participer activement » (http://unesdoc.unesco.org/images/0014/001492/149278f.pdf). Il s’agit donc d’identifier, de développer chez l’enfant une réflexion et un esprit critique sur les différents aspects des médias et de leurs contenus. Ce genre d’initiatives aide les enfants à devenir des consommateurs actifs de médias : il encourage l’accès aux médias, la production de documents médiatique et la formation de professionnels à l’éducation aux médias. Le Céméa (Centre d’entraînement aux méthodes d’éducation actives) et le Clemi proposent des formations et des ressources pédagogiques sur leurs sites.

Pour l’instant, l’intégration d’une éducation aux médias dans les programmes scolaires se fait grâce aux initiatives personnelles et isolées des enseignants. Le projet Mentor, cofinancé par l’UNESCO et l’Union Européenne et soutenu par le Clemi à pour objectif de faire exécuter la résolution du Parlement Européen du 6 novembre 2008 qui souhaite que : « la compétence médiatique soit inscrite en tant que neuvième compétence clé dans le cadre de référence européen pour l’éducation et la formation tout au long de la vie, conformément à la recommandation 2006/962/CE ». S’il n’est pas réaliste de plaider pour une introduction de l’éducation aux médias dans les programmes comme une matière à part entière, la participation d’un nombre croissant d’établissement à la Semaine de la presse et des médias dans l’école dont la 22e édition débute prochainement envoie un message optimiste aux acteurs pédagogiques et aux professionnels des médias impliqués dans cette aventure.(M.C)

vendredi 11 mars 2011

Réseaux sociaux pour enfants : pourquoi pas, mais pour quoi faire ?

Au fil des années, les réseaux sociaux comme Facebook se sont rendus indispensables à la vie sociale de la plupart des ados et des jeunes adultes. Au-delà des jeux, des quizz, du partage de vidéos amusantes, de musiques récemment découvertes ou encore de photos personnelles, Facebook permet d’être connecté en permanence avec son cercle proche d’amis. Il est devenu un outil facilitant l’organisation de notre vie sociale. Nous ne dirons jamais assez combien il faut être prudent dans l’usage que l’on fait de Facebook, mais force est de reconnaitre qu’il peut s’avérer utile. Mais qu’en est-il lorsqu’il s’agit d’un réseau social pour enfant ? Togetherville est une plateforme destinée aux 6-13 ans récemment acquise par le groupe américain de média Disney. Ce nouveau réseau social se présente comme « The safe network for kids ». En effet, l’anonymat est interdit, les publicités proscrites et les parents disposent d’un compte leur permettant de prendre connaissance des activités de leurs enfants. Togetherville est un site accessible au graphisme et à l’ergonomie adaptée aux jeunes internautes. Parmi les 8 applications proposées, on trouve des jeux, des vidéos de dessins animés, une application « Art » pour créer et imprimer des cartes de vœux ainsi qu’un espace où les jeunes internautes sont invités à répondre à des questions telles que « combien de temps lis-tu par jour ? », « quelle est ta couleur préférée ? » ou encore, « quel est ton programme de Disney Channel préféré ? ». Car si le site se vante d’être « un environnement sans publicités intempestives », la petite souris en culotte rouge est omniprésente sur le site. Ainsi, que penser de ce Facebook pour enfants ? L’initiative part surement d’un bon sentiment. Togetherville offre aux enfants un espace où ils peuvent échanger, se divertir, stimuler leur créativité… Mais ici, contrairement à Facebook, les débats, les vidéos, les activités sont initiées par le site, et non par les internautes, et tournent donc autour du monde de Disney. Par ailleurs, le fait que Facebook soit interdit aux moins de 13 ans n’est pas imputable uniquement à la menace des prédateurs sexuels. L’addiction, le fait d’interagir dans un monde virtuel ou simplement le fait d’être présent sur le Net, ne serait-ce que par une photo de profil ou un commentaire sur ses goûts personnels peuvent avoir des conséquences négatives pour l’enfant. Togetherville, pour l’instant disponible uniquement en anglais, n’a pas encore fait son apparition en France mais nourrit déjà le débat sur les relations entre internet et les enfants et pose la question des bienfaits et des limites du numérique.(M.Calon)

vendredi 4 mars 2011

Teenage paparazzo


Le jeudi 24 février dernier, le programme à ne pas manquer était Teenage paparazzo, un documentaire d’Adrian Grenier sur le travail et l’univers d’un jeune paparazzi de 14 ans, Austin Visschedyk, diffusé sur Canal+ à 23h15. C’est après avoir été lui-même mitraillé par le jeunes paparazzi que l’acteur de la série « Entourage » à décidé de lui consacrer un documentaire. Au fil des cavalcades effrénées à travers Hollywood et des interviews de spécialistes, on réalise que ce documentaire nous en dit autant sur la relation entre les paparazzis et les stars que sur l’adolescence et la place qu’y occupe l’image et le paraître. Les règles de « l’industrialisation de la célébrité » auxquelles les stars doivent se plier pour garder les projecteurs braqués sur elles régissent de plus en plus le monde de nos adolescents : donner à voir, entretenir son image, exposer qui l’ont est ou encore atteindre la notoriété par des « buzz », tout ça est maintenant à leur portée grâce aux réseaux sociaux tels que Facebook, Tweeter, Youtube.

Pour regarder la bande-annonce sur Youtube : http://www.youtube.com/watch?v=KUloD1Z379w

(M.Calon)

mercredi 2 mars 2011

Recherche : quand le jeu vidéo devient un sujet d’étude.

Les jeux vidéos depuis les années 80 ont été étudiés en priorité par les acteurs de la psychologie et de la recherche scientifique dans une perspective que l’on peut qualifier de pessimiste, puisque visant à confirmer ou infirmer la théorie d’une modification du comportement par les jeux vidéo (violence, addiction, désociabilisation). Dans les années 90, on voit apparaître quelques ouvrages pionniers qui proposent une réflexion théorique sur les jeux vidéo, comme celui d’Alain et Fréderic LE DIBERDER, publié en 1993 intitulé « Qui a peur des jeux vidéos ? ». La première thèse en France portant sur les jeux vidéo date quant à elle de 1999 : soutenue par Laurent TREMEL, elle a contribué à attirer l’attention des universitaires sur les jeux vidéo comme sujet d’étude de recherche. Si le phénomène n’est pas aussi structuré et dynamique que chez nos voisins anglo-saxons, on assiste depuis une dizaine d’années à un élargissement du champ d’étude lié aux jeux vidéos, et ce notamment grâce à l’apparition du « Serious Game » et la publication d’études présentant certains jeux vidéos comme un support thérapeutique, ou pédagogique efficace. Parce qu’il est un phénomène de société et un objet de consommation courante, le jeu vidéo intéresse les chercheurs qui sont de plus en plus nombreux à en faire un sujet d’étude. Le 26 mai dernier, l’ENS de Lyon à consacré une journée d’étude à la question des « Lettres, sciences humaines et sciences sociales face aux jeux vidéo ». Pour comprendre les enjeux et les nouvelles perspectives qu’offre l’étude des jeux vidéo au domaine de la recherche, nous conseillons le livre paru le mois dernier « Les jeux vidéos comme objet de recherche », aux éditions Questions Théoriques. Cet ouvrage pose la question de la définition du jeu vidéo (nature, statut, contenu…) ; une définition présentée comme indispensable pour donner à ce nouvel objet d’étude une légitimité scientifique.Margaux Calon